De l’antiquité à nos jours, la thérapie par le froid a fait ses preuves. D’abord destinée aux sportifs, la cryothérapie s’adresse aujourd’hui à tous ceux qui souffrent d’inflammations, de douleurs musculaires, mais aussi de stress ou de problèmes de sommeil. Un baume froid, aux résultats impressionnants.
L’action bénéfique du froid sur l’organisme est connue depuis l’Antiquité.
Les Anciens utilisent les bains froids pour traiter différentes affections, en complément des bains chauds et des thermes. Les découvertes archéologiques attestent d’installations datant de plus de 2000 ans avant J.-C. et l’on sait qu’ils étaient utilisés en Grèce dès le 5e siècle avant J.-C. Un médecin du sud de la France soigna un membre de la famille impériale d’Auguste grâce à des bains froids, adoptés en complément des thermes, des soins par l’immersion dans l’eau chaude et des massages.
Dans la partie nord du globe, les Danois, les Suédois et les Finlandais apprécient depuis les temps immémoriaux les vertus du froid (climat oblige). Ils connaissent le mode d’emploi et exportent la pratique des bains froids dans toute l’Europe. Un « Vicking club » a été créé en Haute-Savoie par un Danois pour les accros du bain hivernal : le principe de cette tradition scandinave est simple. Il faut s’immerger quelques minutes dans l’eau gelée avant de rejoindre un sauna pour alterner les températures extrêmes du froid et du chaud. Cette pratique est d’ailleurs recommandée dans les pays scandinaves pour le traitement du stress ou de la dépression. Cependant, attention aux dangers. Il faut s’habituer au froid progressivement : d’abord avec une eau à 15°. Ensuite, on fait descendre la température en étant régulier, grâce à des séances une à deux fois par semaine. Et bien entendu, il ne faut jamais rester plus de trois minutes dans l’eau, pour éviter l’hypothermie.
Les Russes pratiquent également le bain froid, à l’occasion de la théophanie, l’équivalent orthodoxe de l’épiphanie. En Sibérie, par – 40°, chaque année, des tentes sont installées et des équipes mises en place pour surveiller les baignades. Le président Vladimir Poutine le réalise dans un lac au Nord de Moscou. Il faut pourtant du courage pour se tremper dans l’eau glacée ! Purificatrice de l’âme pour les Chrétien orthodoxes, elle l’est pour le corps chez les sportifs.
Brrrr !
Il faut attendre les années 1970 pour que la cryothérapie trouve sa place dans le monde scientifique.
Les premières tentatives sont faites par applications de froid par vessie de glace ou spray froid. Et en 1978, c’est loin des steppes russes et des fiords suédois que le Docteur Yamaguchi met au point la première chambre de cryothérapie au Japon. Il souhaite évaluer les résultats obtenus par l’abaissement de la température cutanée : dans son caisson, la température descend jusqu’à – 164° grâce à l’injection d’air nitrogéné.
Il peut sembler surprenant de soigner par le froid et pourtant, les résultats sont là… Les premiers à en bénéficier sont les sportifs de haut niveau. Car le froid a pour particularité d’aider à calmer les douleurs dont souffrent les sportifs comme les claquages musculaires, les entorses, les tendinites.
C’est pourquoi les sprays froids sont utilisés sur les terrains de sport pour atténuer les douleurs liées aux chocs. Le froid réduit le calibre des vaisseaux, soulage la douleur et résorbe les hématomes. Toute bonne maman a déjà appliqué un objet glacé sur le front de son cher bambin après une chute… Le principe est le même… Et ce n’est pas tout !
Le froid permet de faciliter la récupération musculaire, si importante pour les sportifs, et est également un atout pour la préparation à l’entrainement.
En 2011, la cryothérapie est adoptée lors du Critérium du Dauphiné Libéré par les cyclistes de l’équipe de La Française des jeux pour favoriser leur récupération après l’effort. Cet effet bénéfique est obtenu par la modification du flux sanguin provoqué par une vasodilatation qui accélère le drainage des tissus.
Grâce [Collecting Affronting] à la popularisation de la cryothérapie, c’est aujourd’hui chacun de nous qui peut profiter de ses bienfaits. En tout cas tous ceux qui ne craignent pas trop le froid, brrrr !
Par Shirley Daman