« Vous avez juste à me changer de famille ; de toute façon, je vous aime plus », « Vous brisez mon cœur en mille morceaux, vous êtes vraiment méchants ! », « Je vais appeler le 9-1-1 pour qu’ils me fassent changer de maison. », « Je vous déteste », « Vous ne m’aimez
pas ! »
Le psychanalyste Raymond Cahn souligne l’adolescence comme « Ce temps où la conjonction du biologique, du psychique et du social parachève l’évolution du petit homme ». L’adolescence… Ce « passage obligatoire » de l’enfance vers l’âge adulte, dont les parents se passeraient volontiers. En effet, la fameuse « crise d’ado » suscite de
nombreuses interrogations, voire une certaine appréhension chez les parents.
L’adolescence, une notion fort complexe. Il s’agit là à la fois d’un phénomène social, d’un
processus de maturation biologique et d’un moment de transformation psychique
(appartenance à un groupe d’amis, formation de ses propres valeurs…).
Résultats :
Des attitudes contradictoires à la frontière de l’enfance et de l’adulte,
Un véritable tsunami dans leur corps, leur esprit, qui se traduit pour beaucoup par des
débordements, et une très mauvaise gestion des émotions,
Remise en question des valeurs auxquelles parents et professeurs sont attachés,
Penser que la terre entière leur en veut, que tout ce que les adultes pensent ou disent est à
« bannir » ; c’est pourquoi ils rejettent toutes les valeurs familiales, et se retrouvent sans
point d’ancrage.
Chers parents, vous l’aurez compris, l’adolescence est une transition difficile à vivre, d’un côté comme de l’autre. Voici quelques clefs, pour passer sans heurts de l’étape de l’identité, à l’étape de l’entrée dans l’âge adulte.
Être clairs sur la question des interdits
Un adolescent a besoin de faire réagir, de tester… Bien qu’il cherche plus de liberté,
d’autonomie, d’absence de contraintes… posez-lui des limites, elles sont essentielles à son
bien-être et son développement.
Souplesse et fermeté : le duo gagnant !
Pour que les règles soient acceptées, elles doivent être JUS-TI-FIÉES, dès lors, le dialogue est
essentiel et assouplit les relations parents-enfants. La bonne attitude à adopter ? Agir selon ses
convictions, même si l’on sait que la règle risque d’être enfreinte, réagissez quand ça en vaut la
peine, votre ado saura ainsi où est « la ligne rouge. »
ÉCOUTER – DIALOGUER – ARGUMENTER, laissez-le évaluer les situations à risques
Fixez plutôt des règles suffisamment souples pour qu’elles aident l’adolescent à évaluer au
mieux les situations à risques, et à prendre les meilleures décisions, en connaissance de
cause. Il vous faudra rester fermes, mais pas hermétiques non plus. Ceci ne doit pas vous
empêcher d’être à l’écoute de votre enfant, et comprendre ses arguments ne signifie pas
nécessairement dire OUI !
Renoncer à être « remarquables » et accepter d’avoir parfois le mauvais rôle
Ne prenez pas tout au premier degré. Votre enfant a besoin de vous dévaloriser pour se
différencier. C’est sa façon à lui de devenir un adulte à part entière, avec ses propres choix et
sa propre façon de penser. Faites dès à présent le deuil du « parent parfait » ; il n’existe pas !
Il a besoin de faire le tri dans ce qu’il aime ou n’aime pas chez vous, et vous le fait savoir.
Expliquez-lui qu’il a droit d’être différent de vous, sans pour autant vous manquer de respect.
Vous pouvez par exemple lui dire « Écoute, nous faisons ce que nous pouvons, et ne
comprenons pas tout, mais on essaie ».
Respecter son « jardin intime »
Vous devez énoncer des règles claires et précises, il ne faut pas non plus en faire trop en
essayant de diriger tous ses actes et ses propos, au risque de vous exposer c’est certain, à
une rébellion explosive. Certains sujets tels que l’amour et la sexualité sont délicats à
aborder. Votre adolescent a le droit au respect de son intimité, pensez-y avant de lui faire
des remarques sur son petit ami ou de lui prendre de force un rendez-vous chez le
gynécologue…
Lui montrer votre amour et votre soutien
Malgré ses remarques incessantes, ces grognements… Votre enfant a besoin de toute votre
attention et de votre soutien. S’il fait une grosse bêtise, ne le réduisez pas à son acte,
sanctionnez-le, mais ne le bannissez pas.
Chers parents, tenez bon et patience… La crise d’adolescence ne dure qu’un temps !
Anna Freud disait de cette période « Qu’à l’âge adulte, un comportement créateur de tels conflits serait considéré comme névrotique ou même comme étant à la limite de la psychose, mais que chez un adolescent le conflit est un état normal ».